Le sermon du vendredi – 23/11/18 : Suivre la Sunna et s’éloigner des innovations

Chers musulmans !

Allah a envoyé le Coran comme guide pour le salut et la bénédiction de l’humanité et a montré avec l’exemple du Prophète (sas) comment le vivre. Comme le dit notre Seigneur dans le Coran : « En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment. »[1]. La sounna est ainsi la façon dont a été vécu le Coran par notre Prophète (sas). Le contenu de la sounna, quant à lui, a été déterminé par le travail méticuleux de nos grands savants qui nous l’ont transmis par écrit. Allah ordonne aux croyants dans notre Livre Sacré d’obéir aux commandements du Prophète (sas), de suivre ses traces, son exemple et de se plier à ses décisions. Le fait que l’explication et la prêche du message coranique soit une des missions du Prophète nous indique que la sounna est protégée par Dieu et nous a été transmise sans aucune perte. Dans le cas contraire, ces ordres de notre Seigneur seraient en pratique irréalisables. La préservation du message originel du Coran ainsi que l’authentification et la retranscription par écrit des hadiths de notre Prophète (sas) sont un des privilèges de notre communauté.

Chers musulmans !

Le Noble Coran et le Prophète (sas) définissent les limites de cette religion. Nous ne pouvons rien y ajouter ni rien y soustraire. En effet tout supplément constitue une bid’a, une innovation. Et l’innovation a été interdite par notre Prophète (sas). Il dit en effet à ce sujet : « Toute chose ajoutée à notre religion alors qu’elle n’en fait pas partie est une innovation »[2], mais aussi : « les pires choses sont les innovations »[3] et également :« l’innovation est source d’égarement. ».[4] Cependant, une partie de nos savants distinguent entre les bonnes et les mauvaises innovations. Les mauvaises bid’a sont celles désignées par le Prophète (sas) comme source d’égarement. Ainsi introduire dans la religion une chose qui n’est pas considérée comme en faisant partie intégrante et qui une fois mise œuvre est source de négligence vis-à-vis de nos responsabilités religieuses est une mauvaise bid’a. Construire un mausolée, y mettre des bougies et des morceaux de tissu sont des exemples de mauvaises bid’a.

Chers frères, chères sœurs !

Dans le même temps, le Prophète (sas) a indiqué que celui qui initie une pratique bénéfique  recevra la récompense de tous ceux qui suivront cette pratique.[5] C’est pour cette raison que lorsqu’il vit des croyants faire la prière de tarawih en groupe ‘Umar (ra) déclara « Quelle bonne bid’a ! »[6]. Nous pouvons également citer d’autres exemples de bonnes innovations comme le rassemblement des versets coraniques en un mushaf, prier continuellement la prière de tarawîh en groupe ou encore la construction de minarets et de madrasa.

Chers croyants !

Nous ne devons pas mélanger les bid’a avec les activités culturelles. En effet, c’est par le biais aussi de la culture que la religion gagne en visibilité dans la vie quotidienne et s’étend ainsi à un large public. Dans notre culture, les célébrations des nuits bénies, la coutume de célébrer la naissance de notre Prophète Muhammed (sas), les cérémonies de mariage traditionnelles, les styles vestimentaire, les invocations particulières du muezzin avant et après les prières en groupe, l’appel du salâ le jeudi dans certaines régions pour informer de l’arrivée du vendredi, et un peu avant l’heure de la prière du vendredi pour rappeler aux gens de venir à cette prière obligatoire sont des exemples de pratiques culturelles qui se sont développées dans notre communauté au service de la religion. À ce titre, ces pratiques n’ont rien à voir avec l’innovation. Par conséquent, nous devons faire preuve de clairvoyance en nous efforçant de préserver parmi les valeurs de notre culture celles qui fortifient notre religion. En effet, les générations futures ont besoin d’exemples leur montrant comment la religion se lie harmonieusement à la vie. Cependant, nous devons faire attention aux bid’a qui peuvent détruire le fondement de la religion et nous devons être en mesure de les distinguer les mauvaises innovations des bonnes. Nous devons veiller à ne devenir ni borné au point de tout refuser ni insouciant au point de tout accepter. Pour ce faire, nous devons connaître notre Prophète (sas), sa sounna et le Coran.

Que notre Seigneur nous garde dans la voie de notre Prophète (sas). Qu’Il nous préserve et nous tienne éloignés des mauvaises innovations. Âmin !

[1]     Sourate Al-Ahzâb (les Coalisés), 33 :21.

[2]     Nesaî, Îdeyn, 22; İbn Maja, Muqaddima, 7

[3]     Muslim, Jum‘a, 43

[4]     Muslim, Jumu‘a, 43; Abû Dâwûd, Sunna, 6

[5]     Bkz. Muslim, İlim, 6

[6]     Bukhârî, Tarâwîh, 1