Construction de la Grande Mosquée de Strasbourg

Communiqué de presse
Construction de la Grande Mosquée de Strasbourg

Paris, le 26 mars 2021

Le 24 mars 2021, la préfète de la région Grand-Est, préfète du Bas-Rhin, a réagit rudement à la délibération du conseil municipal de Strasbourg, entérinant le principe d’une participation au financement de la construction de la Grande Mosquée Eyyub Sultan de Strasbourg. Ce projet est porté par une association locale de Millî Görüs. En tant que président de la Confédération Islamique Millî Görüs France (CIMG France), notre instance nationale, je tiens à réfuter l’intégralité des accusations portées à notre encontre par Madame la préfète.

La CIMG France n’est en rien un mouvement fondamentaliste.

Tout au contraire, CIMG France est une association française qui a toujours agit dans une transparence totale dans le respect des valeurs de la République et en étant au service de l’ensemble de nos concitoyens.

La CIMG France a toujours diffusé les principes de notre République auprès des membres de sa communauté, dont la laïcité qui englobe le principe de la liberté de culte et son corollaire, le droit de disposer de lieux de culte dignes.

La CIMG France n’a jamais refusé de ratifier toute « Charte des principes de l’Islam de France ». Au contraire, nous avons le vif souhait de pouvoir souscrire une charte des principes consensuelle pour un futur conseil national des imams. Nous avons simplement objecté certains éléments de la charte proposée qui, à notre sens, dénaturent la laïcité française traditionnelle, à laquelle nous adhérons de tout notre cœur. Nous avons publié une longue critique raisonnée au projet de ce texte, à laquelle nous n’avons jamais reçu de réponse. Est-il conforme à la laïcité – et à la démocratie – d’imposer à une confession religieuse un texte discutable sans même en discuter ? Rappelons que trois des neuf associations composant le Conseil Français du Culte Musulman ont refusé de souscrire à la proposition de la Charte en l’état.

En ce qui concerne la future Grande Mosquée Eyyub Sultan de Strasbourg, nous tenons à souligner la présence du précédent préfet, Monsieur Jean-Luc Marx, lors de la pose de sa première pierre en 2017. La subvention contestée par Madame la préfète, dont le principe a été entériné par le conseil municipal de Strasbourg, est celle qui est normalement accordée pour la construction de tous les lieux de culte à Strasbourg, quelle qu’en soit la confession. Ces subventions sont parfaitement légales eu égard au droit local qui régit ces questions en Alsace-Moselle et que la France n’a jamais voulu modifier.

La CIMG France n’a jamais milité contre la Convention d’Istanbul de lutte contre la violence à l’égard des femmes, comme l’allègue faussement Madame la préfète. En fait, Madame la préfète tombe dans le travers de nous attribuer un soutien aveugle aux positions de l’actuel gouvernement turc. En bref, elle nous renvoie à nos prétendues origines. Les racines de Millî Görüs dans l’immigration turque sont indéniables. Or, la CIMG France est depuis longtemps française. Nos membres sont à majorité français, et proviennent d’origines diverses. Nous avons créé des établissements pour la formation d’imams français en France. N’est-il pas temps de cesser de traiter les musulmans français comme des étrangers ?

Les protocoles signé entre les pays est du ressort exclusif des Etats signataires. Nous ne sommes le représentant et le porte-parole d’aucun pays. Nous ne pouvons accepter d’être accusés de cautionner ou d’exercer des violences à l’encontre des femmes, nous avons toujours fermement condamné toute violence exercée envers la gente féminine, celle-ci est d’ailleurs inacceptable dans notre religion et dans notre dignité humaine.

Il est insoutenable d’être accusés, même implicitement, par une préfète de la République, de proximité avec des mouvements radicaux ou de sujétion à une puissance étrangère. Ces accusations, fausses et infamantes, ne font que diviser les membres de notre nation en attisant la haine.

Nous appelons l’ensemble de nos concitoyens, à commencer par ses représentants, à plus de sérénité, et à œuvrer pour la cohésion et l’unité nationale grâce à la liberté de conscience qui nous garantit l’article 1er de la Constitution française adoptée par notre République.

Fatih SARIKIR

Président de la CIMG