Le sermon du vendredi – 07/12/18 : Perpétuer ses acquis
Chers Frères !
Il est évident que chaque musulman désirant le bonheur dans ce bas-monde et dans l’au-delà doit être assidu dans sa foi, ses actes et ses bonnes œuvres. C’est d’ailleurs pour cela que le Prophète (sas) dit : « La meilleure œuvre auprès d’Allah est celle qui est constante, aussi petite soit-elle. »[1]. Les œuvres dont fait mention ce hadith sont sans aucun doute les œuvres surérogatoires, puisqu’il ne peut pas être question de petite ou de grande adoration obligatoire.
Mais jusqu’à quand doit donc durer cette constance ? Concernant la foi, tout comme respirer de l’air, il s’agit d’une permanence. Pour ce qui concerne les adorations, leur intention, elle aussi, doit être continue mais leur exécution se fait le temps venu. Quant aux bonnes actions, elles doivent être accomplies tant qu’on est en capacité de les accomplir. C’est en tout cela que consiste la servitude envers notre Seigneur. L’essence de cette dernière est la foi, les œuvres pieuses et l’incitation au juste et à la patience. Allah dit ainsi dans le Noble Coran : « Adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la mort ! »[2]
Chers Frères !
Le jour du jugement dernier, les bonnes actions seront pesées. Allahu Ta`âlâ dit à ce sujet : « Ceux dont les œuvres auront du poids, ceux-là seront les bienheureux ! Quant à ceux dont les œuvres seront légères, ils auront été cause de leur propre perte et demeureront en Enfer à perpétuité. »[3]
La meilleure des œuvres est sans aucun doute de se mettre au service de la da’wa, l’invitation à l’Islam. La da’wa fait en effet partie des responsabilités qu’Allah a donné à notre oumma. Allah insiste sur ce fait dans le verset suivant : « Qu’il y ait parmi vous une communauté qui convie les gens au bien, qui ordonne le licite et interdit ce qui est répréhensible, ceux-là connaîtront la réussite. »[4]. Il dit encore : « Vous êtes la meilleure communauté qui ait été suscitée pour les hommes : vous ordonnez le licite, interdisez le répréhensible et vous croyez en Dieu… »[5]
Le croyant persiste dans le bien même dans les moments les plus durs. À ce sujet, le Prophète (sas) a dit : « Si la Fin du Monde a lieu alors que l’un d’entre vous s’apprête à planter une pousse de palmier, qu’il le fasse immédiatement, s’il en a la possibilité »[6]
Chers Croyants !
L’important, ce n’est pas d’être meilleur qu’autrui, mais bien d’être meilleur que la veille. Les personnes constantes sont celles qui se concentrent sur leur objectif. Tôt ou tard elles l’atteindront. Tandis que les personnes inconstantes ne peuvent pas progresser dans cette vie. C’est pour cette raison que la constance peut venir à bout de toute difficulté. Comme le dit ce proverbe, « ce n’est pas la puissance de l’eau qui troue la pierre, c’est la constance des gouttes ».
Chers Frères !
Il y a dans l’Islam une voie de piété à suivre mais également des facilités car tout le monde n’est pas capable de suivre en permanence cette voie de perfection, de piété absolue. Chacun est tenu d’agir uniquement en fonction de ses moyens et de ses capacités mais gardons à l’esprit que seules les personnes assidues, déterminées, patientes et constantes atteindront leur but. Ceux qui sont dans l’excès finissent par tomber tôt ou tard dans le déficit. Ceux qui commencent trop fort finissent par retomber encore plus bas que leur point de départ. Le Prophète (sas) a dit : « Allah aime ceux qui suivent la voie de la piété tout comme Il aime ceux qui s’offrent des facilités (permises par les fatwâ). »[7]. Le Prophète (sas) a mis en garde ‘AbdAllah ibn `Amr ibn `As contre l’excès qui mène au déficit en ces termes : « Ô ‘AbdAllah ! Ne soit pas comme cette personne qui était assidue dans ses adorations nocturnes et qui par la suite les a abandonnés. »[8].
Ce que nous devons comprendre de ce hadith est la chose suivante : pour être assidus dans nos adorations, nous devons nous diriger vers les adorations que nous avons la force d’effectuer constamment de la meilleure façon possible et avec toute notre sincérité.
Qu’Allah nous permette de faire partie de ceux qui perpétuent les bienfaits qu’ils ont acquis.
[1] Bukhârî, Îmân, 32, Rikâk, 18; Muslim, Musâfirîn, 216-218.
[2] Sourate Al-Hijr, 15:99
[3] Sourate Al-Mu’minûn (Les Croyants), 23:102-103
[4] Sourate Âl-i Imrân (La Famille d’Imrân), 3:104.
[5] Sourate Âl-i Imrân (La Famille d’Imrân), 3:110.
[6] Ahmad b. Hanbal, Musnad, III, 191
[7] Sahih-i İbn-i Hibbân, H. No: 354
[8] Bukhârî, Tahajjud, 19; Muslim, Siyâm, 185.